Article SUD-OUEST


Publié le 08/05/2013 à 06h00
L’équipe de pirogue Irrintzina (ici presque au complet) s’entraîne sur un V6, un bateau de 6 places long de 13,5 mètres et pesant 150 kg.

L’équipe de pirogue Irrintzina (ici presque au complet) s’entraîne sur un V6, un bateau de 6 places long de 13,5 mètres et pesant 150 kg. (Photo A. L)


Elles sont douze, âgées de 23 à 41 ans. Elles sont kiné, éducatrice spécialisée, chargée de clientèle ou menuisier. Certaines ont déjà un joli palmarès sportif, d’autres débutent. Depuis septembre dernier, elles sont toutes embarquées sur le même bateau. Une pirogue polynésienne pour être précis.
Basées au Belharra Waterman Club, à Socoa, elles ont formé l’équipe Irrintzina et s’entraînent depuis septembre dernier pour la Vendée Va’a, la plus prestigieuse des courses européennes de pirogue qui a lieu aujourd’hui et demain, aux Sables d’Olonnes.
Un challenge lancé à l’origine par le noyau dur de l’équipe : Karine Iraundégui, Stéphanie Bléaut, Stéphanie Iraundégui Kaczmarek et Marie-Joëlle Lanctôt. Rassemblées par le même désir de créer une équipe de pirogue basque 100 % féminine, les quatre sportives recrutent, en 2012, deux nouvelles rameuses, Lisa Delabaca et Karen Davranche. Ensemble, elles remportent à bord de leur V6 (pirogue à six places) la Roxy Cup, une course réservée aux femmes qui se déroule à Toulon.

100 km à la rame

« Cette année, on a voulu se lancer un nouveau défi : emmener une équipe du Pays basque à la Vendée Va’a. C’est une course qui nécessite des rotations dans l’équipe car il s’agit de parcourir 100 km en deux jours. On a donc agrandi le groupe avec sept nouvelles rameuses qu’on forme depuis septembre », explique Karine, co-capitaine de l’équipe avec Stéphanie Bléaut, et également vice-présidente de la Région Aquitaine à la Fédération française de Canoë-kayak à laquelle la pirogue est rattachée. Dès lors, Claire, Rachel, Viriginie, Ane, Nelly et Line arrivent en renfort.
Depuis, deux fois par semaine, dans la baie de Saint-Jean-de-Luz/ Ciboure, le collectif Irrintzina se glisse par groupe de six entre les parois effilées d’une pirogue de 13,5 mètres de long et avale les kilomètres à la force des bras. « En général, on fait autour de 25 km par entraînement. C’est un sport qui demande beaucoup d’endurance et surtout une excellente synchronisation. C’est pour ça qu’il faut une grande cohésion dans l’équipe. S’il y a des conflits entre les rameuses, la pirogue ne peut pas glisser », explique Karine. Une dimension humaine qui semble autant compter pour les jeunes femmes que l’aspect sportif de la pratique.
Claire fait partie des nouvelles recrues de l’équipe. Quand on lui a proposé de se joindre à l’aventure, elle n’a pas hésité. « Dès le départ, j’ai eu un coup de foudre avec les gens et avec la discipline. On est une équipe très soudée, on a appris à bien se connaître. Maintenant, dès qu’une de nous ne va pas bien, on le sent dans son coup de rame », glisse-t-elle en souriant.
Lors de la Vendée Va’a, les rameuses basques concourront face à une vingtaine d’équipes - masculines dans leur écrasante majorité - et devront réaliser trois parcours en pleine mer : 27 km puis 25 km, le premier jour ; 52 km, le second.
Gonflées à bloc par le challenge, elles se sont toutes investies personnellement dans l’aventure, à la recherche des sponsors ou des meilleurs fabricants de rames. Elles s’entraînent également chacune de leur côté, en nageant ou en courant régulièrement. Un engouement dont Stéphanie Iraundégui a sans doute l’explication. « J’ai constaté que toutes les filles qui montent dans une pirogue y reviennent. En fait, je pense que c’est un sport très féminin car il repose sur l’échange. Ce que l’on partage avec des mots quand on est à terre, on continue à la partager en ramant ensemble »
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